The Skirt Chronicles
Rafraîchissante, raffinée et indépendante, notre nouvelle publication préférée s’affranchit des nombreux clichés du genre pour célébrer (enfin) la femme dans sa diversité. Interview de ses trois fondatrices.
Haydée Touitou, Sofia Nebiolo et Sarah de Mavaleix – Crédit photo : Shin O.
Comment définiriez-vous The Skirt Chronicles ?
Nous avons pensé The Skirt Chronicles comme une plateforme collaborative dont l’ambition est de créer une communauté célébrant différentes cultures, différentes générations. Cette plateforme se matérialise avec une publication papier, sans publicité, qui accorde une importance centrale à l’écrit. Physiquement, c’est un objet facile à glisser dans son sac, ou même dans sa poche si vous avez de grandes poches !
Vous semblez à contre courant de tout ce qu’on peut voir/lire ces temps-ci (format papier plutôt que digital, chronologie inédite, sujets, direction artistique etc)… c’était une volonté consciente de votre part ou pas forcément ?
C’est tout à fait conscient de notre part. L’une des raisons pour lesquelles nous voulions fonder cette publication, c’était justement parce que nous avions le sentiment que l’alternative que nous espérons proposer n’existait pas encore. Cette ambition d’offrir des textes plutôt littéraires que journalistiques, de longs entretiens, une proposition photographique forte… on est ravie si on semble être à contre-courant.
Qu’est-ce que la féminité pour vous ? Est-ce que l’agitation autour de la question de la femme (légitime ou non…) vous concerne ?
The Skirt Chronicles a été fondé par trois femmes et reflète indéniablement une voix féminine mais nous ne souhaitons exclure personne de la conversation, bien au contraire. Quelque soit notre vision personnelle de ce qui est communément appelé “le féminisme”, nous ne nous envisageons en aucun cas comme une publication exclusivement pour les femmes, anti-hommes ou un autre des travers dont souffre le féminisme aujourd’hui. On peut même dire que le texte le plus engagé sur cette question, dans ce premier volume, a été écrit par un homme !
Vous célébrez toutes les cultures et toutes les générations, c’était important pour vous ?
L’acte de célébration en lui-même – promouvoir des personnes, des lieux, des choses, des idées quelques soient leurs origines géographiques ou temporelles – est très clairement au coeur de notre publication. Aussi, on ne travaille pas dans une logique de bande, ni de communauté fermée, on veut rassembler des gens qui n’auraient pas eu l’occasion de se croiser autrement.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
On fonctionne de manière très organique. Il est indéniable que nous partageons beaucoup dans nos goûts. Il y a un socle commun très fort dans ce que nous aimons lire, voir, porter mais aussi manger. Et puis il y a Meryl Streep quand même !
Comment lancer un tel projet tout en restant indépendant ?
On peut avoir de grandes ambitions et réussir à les mettre en oeuvre sans forcément avoir de grands moyens. Puisque notre idée était de proposer quelque chose de différent, c’est aussi extrêmement stimulant de réfléchir à des solutions économiques différentes. Cela a commencé avec l’idée des pré-commandes sur notre site par exemple (ici). Chacun cherche la formule la plus adaptée à son projet et c’est vrai qu’on a réussi à trouver une forme d’équilibre, du moins on est en train de l’imaginer.
@ Adrianna Glaviano
@ Adrianna Glaviano